Je pense maintenant être une présence
familière. Une blanche qui, prise d’une tocade, ou vraie touriste, s’attarde à
Makwacha. « Tu es chez toi » dit Louise et je prends mes aises,
accepte les douches, assume les petits en-cas avalés discrètement pour tenir le
choc du repas à 18h. Et j’élargis mon périmètre, m’affranchissant de la présence
rassurante de Jean-Pierre, maman Joséphine, ou Fernande.
L’entreprise, tandis que dardent les rayons du
soleil, que passent les voitures et que rient les enfants semble d’une grande
vacuité. Plantée au milieu des sentiers, soumises aux innombrables gazouillis
et cris enfantins « Mademoiselle Menon »
« Bonjour, comment ça va », je dresse ma carte et m’embourbe dans les
distances. Hommes et femmes observent la jeune femme regarder et reregarder la
répartition des cases...
J’ouvre
donc les yeux… et prends en photo les photos, le mobilier, les intérieurs, les
habitants. De temps à autre, je crois tenir le moment opportun de l’entretien,
attrape la parole au calepin ou sors mon petit matériel (enregistreur sonore,
appareil photo, caméra). Dehors, dedans, les gens vont et viennent, d’autres
arrivent, commentent, s’invitent à la conversation.
Louise,
Fernande, Maman Joséphine, Dame Chouchou… j’avance lentement… l’idée : retracer
le parcours personnel, comprendre l’inscription sociale au sein du village et recueillir
leur réaction face aux photos de différents crépis et façades. « Ah, tu
préfères celle-ci ? hum hum… mais toi alors, pourquoi as-tu fait des
dessins ?... Mais, là, sur les photos, en 2004, il n’y avait pas autant de
dessins ?... et ce personnage, là, qui est représenté sur cette photo, tu
sais qui sait ? » ...laisser, surtout, entre les questions, le temps à la parole... laisser du silence émerger le souvenir, l'anecdote...
L’exercice amuse. Je tâtonne... ils rebondissent ... ici et là je laisse quelques conserves, prends en photo et précise ma carte :) .
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