Paris – Lubumbashi , 8000 km, 3 escales, 17h de vol ... Voyage en l’an 2014
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Arrivée
au dépose-minute de Roissy Charles de Gaulle, je rejoins les guichets Air
France KLM quelques heures avant mon départ, sacs au dos. Une hôtesse me propose de m’enregistrer
moi-même via les guichets électroniques. « Je préfère les humains » -
réponse niaise, j’ai la tête ailleurs… Après une dizaine de minutes de queue,
je tends mon passeport à la jeune femme du guichet. Elle le feuillette, discute
un brin, vérifie mes vaccins (« je sais qu'ils peuvent vous embêter après »)
s’enquiert de la situation en République démocratique du Congo. Je dépose mon
sac sur le tapis, elle le pèse, me tend un emballage plastique. J'emballe le
tout, heureuse de ce maigre garant et observe mon sac partir sur son tapis
roulant. L'hôtesse, guillerette, me souhaite un bon séjour en Afrique. Derniers
appels (proches et banque) avant de passer de l'autre côté, là où on fait plus
marche arrière. Au check sécurité, je sonne – quelque chose à la tête dit
l'homme près du portail. Sa collègue s'approche de moi pour une palpation en
règle. D'une pression ferme, elle vérifie méthodiquement des pieds au cou,
s'attardant sur les articulations et replis. « Ce sont vos épingles »
conclut-elle. Succession de boutiques (Longchamp, Hermès, etc.) Je m'arrête au
Relay, achète le Monde et le Monde Diplo. Premier vol Paris-Amsterdam que je
passe sur le siège du milieu. Le mec à ma droite, un Dutch des Pays-Bas, me
branche sur mes chaussettes. Les orteils séparés lui plaisent, il en profite
pour nouer connaissance. Il aime Paris…cela étant dit, il n’a pas tellement
visité, il se rend là-bas pour le travail, il lui manque de la compagnie, etc.
. J’arrête les sourires polis à la descente de l'avion. Devient désagréable
dans le couloir ; nos chemins se séparent.
A l'issue du couloir, larges allées sur
lesquelles s’enchaînent les shops béants, sortes d’open space commercial -RCG
fait pâle figure à côté. Ici et là des couronnes de guichets automatiques que
chapeautent une ou deux hôtesses - j'y troque les places de mes prochains vols
pour celles près des hublots. Sur la trace du terminal F - 9mn, 7 mn, le
temps de marche indiqué diminue. Check sécurité. Citoyenne européenne, j’ai droit
à la procédure tout automatique. Je scanne avec peine mon passeport et m'avance
vers le sas aux parois de verre. Les portes s’ouvrent - inodore, incolore,
invisible…le scan humain, imperceptible, donne le Sésame – je ressors de
l’autre côté.
Demi-finale de la coupe dans le vol
Amsterdam-Nairobi. L’Allemagne explose le Brésil sous les hourras des
passagers. Je vois les villes européennes briller dans la nuit. Mon voisin est
un réfugié Somalien. Sa voisine de droite, une néerlandaise en mission
d’échange culturel humanitaire (il y a comme un imbroglio). Avide de
l’expérience africaine, elle pose beaucoup de questions. “Yes I understand you were living in
Norway. But why ?” il grimace /rit. Elle insiste, il
baisse la tête, elle étouffe ses mots, on se replonge devant le match. En
croquant mon mix de African Nuts, je m’absorbe dans la contemplation du Grand
Budapest Hotel, m’endors recroquevillée sur le siège, les pieds accroché à la
pochette de devant. Atterrissage matinal tout en douceur (c’est l’avantage des
fat avions). Les boutiques de Jomo Kenyatta exhibent tissus,
sacs de cuirs, sculpture en bois. Dans les couloirs, télés suspendues et
musique soporifique - les voyageurs ont le teint cireux - friandises et croissants
sous plastique qui dégorgent des sacs.
Nairobi – Ndola – Lubumbashi, dernier vol,
dernier check sécurité. Quelques heures encore de vol - coups d'œil à
l'extérieur (le Kilimanjaro) et télévision en grignotant le petit déj patate
saucisse et oeuf de Kenya Airways... On peut choisir entre quelques dernières nouveautés
hollywoodiennes, productions Bollywood, Sud Af, etc. J'opte pour Divergent (dont la fin tombe totalement
synchro avec l'atterissage à Ndola) suivie de Apapayeye, l'Amour d'une mère. Par le hublot, la terre est sèche.
J'y suis – vent chaud et uniformes. Sur le
tarmac, les passagers se dirigent vers le bâtiment sur la droite. Portes
automatiques, files, bruits, piétinement, attente. Les douaniers inspectent les
passeports. Après la guitoune de verre, il y a ceux qui passent dans une autre
salle, là où arriveront en leur temps les bagages et ceux qui disparaissent
(magie du protocole). Un peu de patience et mon sac bleu se dessine sur le tas –
plastique intacte J. Il y a encore quelques tables,
contrôles, uniformes, sans trop savoir qui veut quoi, et petit à petit un
brouhaha grandissant, des barrières, la cohue. Je la traverse, suis dehors :
une place, soleil dardant, visages noirs rieurs, gamins implorants, uniformes
indéchiffrables, la poussière… Here it is, I’m back…
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